DÉMARCHE


Entre installation vidéo, dessin et performance, le travail de Lise Bardou témoigne du lien étroit qu’entretient son corps avec son environnement. Elle s’intéresse à la manière dont le climat politique et météorologique influence le paysage terrestre (urbain, rural, naturel) et le paysage corporel.


Du microcosme au macrocosme, les éléments qui composent ses premières recherches sont des collectes d’objets, d’images et de textes, qu’elle glane dans ses voyages, lors de ses parcours quotidiens, de ses rencontres ou de ses déambulations virtuelles sur google earth. Lise crée des liens de textures entre le végétal, l’animal et le minéral. Elle repère et dessine des lignes, découpe, assemble, colore et transforme pour confondre les repères, créer de nouvelles formes et silhouettes: tantôt paysage, tantôt insecte, tantôt organe ou langage inventé.


Ayant vécu cinq ans à l’étranger, sa pratique artistique s’est construite entre deux territoires et se déploie au travers de processus de traduction questionnant à la fois le langage et le paysage. Ces processus agissent comme des couches, des strates qui viennent créer ou supprimer du sens. Elle déconstruit ainsi des repères, en invente de nouveaux, afin de s’approprier les lieux. Elle explore ce qu’il se passe entre deux continents, entre deux pays, entre deux quartiers, entre deux rues, entre deux montagnes, au travers de la langue, du paysage, des mouvements des corps et des flux, visibles ou invisibles. Elle essaie de donner forme au passage, parfois sous terre, vers le fond des mers ou dans le cosmos.
Dans ce va et vient entre abstraction et prise de repères, Lise Bardou crée des signes, des balises, dessine des flux, des trajectoires, des itinéraires, elle les performe, les filme. Cette pratique transdisciplinaire lui permet une liberté dans la forme donnée à ces processus de traduction. La marche en est le premier outil. Il s’agit par l’expérience de son corps, dans des paysages qui lui sont inconnus ou en constant changement, de trouver les moyens de marquer, de figer un moment singulier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

«[…] The random, the unscreened, allows you to find what you
don’t know you are looking for, and you don’t know a place until it

surprises you. walking is one way of maintaining a bulwark against

erosion of the mind, the body, the landscape, and the city, and

every walker is a guard on patrol to protect the ineffable […]».

Rebecca Solnit – Wanderlust, A History of Walking